Comment commencer le BDSM dans son couple ?

Tu as des envies de domination, de soumission, de contrôle, de jeux interdits. Tu y penses souvent. Peut-être même que tu as déjà lu, regardé, imaginé des scènes, des scénarios... Mais dans ton couple, ce n’est pas quelque chose dont vous avez parlé. Ou peut-être que tu n’as jamais osé dire un mot, de peur d’être mal comprise, jugée, ou simplement parce que tu ne sais pas comment l’amener.

Ce que tu ressens est légitime. Ce n’est pas une lubie honteuse ou une perversion cachée. C’est une part de toi, une tension, un besoin d’explorer une forme de relation plus intense, plus incarnée. Et tu n’es pas obligée de tout révéler d’un coup. Introduire le BDSM dans un couple peut se faire de manière douce, subtile, progressive… et même amusante.

Tu n'es pas seule : beaucoup fantasment, peu osent en parler

1. Comprendre ce que toi, tu veux vraiment

Avant toute chose, pose toi les bonnes questions. Car si tu veux entraîner ton/ta partenaire vers cet univers, il faut déjà savoir ce que toi tu recherches. Le BDSM est vaste : il peut être doux, violent, sensuel, mental, corporel, quotidien ou occasionnel. Que veux-tu ?

  • Tu veux être dominée ? Dominer ? Ou peut-être switcher ?

  • Tu cherches un jeu ponctuel, pour pimenter ? Ou une véritable dynamique de pouvoir ?

  • Tu veux explorer la douleur, la contrainte, la privation, l’humiliation ?

  • Ou simplement t’abandonner et ne plus réfléchir, ressentir sans être responsable ?

Écris tes envies, fais des listes, imagine des scènes qui t’excitent. Ce n’est pas un plan figé : c’est une cartographie intime de ce qui t'excite. Plus tu es au clair avec toi-même, plus tu pourras guider l’autre avec confiance.

2. Créer l’espace pour une discussion intime

Tu n’es pas obligée d’organiser un « coming out BDSM » solennel. Mais il est important de créer une bulle, un moment où vous êtes tous les deux détendus, disponibles émotionnellement.

Tu peux introduire le sujet de manière progressive :

  • "Et si on essayait quelque chose d’un peu différent ? Juste pour s’amuser."

  • "Tu sais, j’ai parfois des fantasmes un peu différents… j’ai jamais osé en parler."

  • "J’ai lu un truc sur les jeux de rôle qui m’a un peu excité… ça t’est déjà arrivé ?"

N’essaie pas de convaincre, ni d’imposer. Sois vulnérable, honnête, curieuse. Et surtout, laisse l’autre avoir ses réactions : le silence, la gêne, la surprise sont normaux. Tu viens d’ouvrir une porte que beaucoup de gens n’ouvrent jamais.

3. Commencer par des jeux légers (et non marqués BDSM)

Sauter directement dans les cordes, les fouets et les safewords n’est pas nécessaire. Tu peux prendre, doucement, la température de l'eau ! Des pratiques simples, souvent vues comme des jeux sexuels classiques, peuvent en fait être très BDSM si on les vit dans cette énergie :

  • Lui bander les yeux et prendre le contrôle de ce qu’il/elle ressent.

  • Donner des ordres : "Ne me touche pas. Pas encore. Maintenant."

  • Interdire une action simple : "Tu ne bouges pas, tu attends mes instructions."

  • Jouer à des défis avec des règles arbitraires : "Tu dois m’obéir pendant 5 minutes."

Le tout, c’est de garder le sourire, la complicité, l’amusement. Le BDSM n’a pas besoin d’être froid ou solennel. Il peut être ludique, spontané, même maladroit… et c’est parfait comme ça.

4. Utiliser l’humour ou le jeu pour tester

L’un des meilleurs moyens de dédramatiser l’entrée dans le BDSM, c’est de passer par le jeu. Les jeux de rôle, les gages, les défis, les improvisations sont des super vecteurs pour créer du désir sans pression.

Par exemple :

  • "Tu veux me faire un massage ? OK, mais ce soir, c’est moi qui commande."

  • "On joue à un jeu ? Je t’attache les mains et tu dois deviner ce que je fais."

  • "On fait un pile ou face : pile, tu m’embrasses, face, tu m’obéis."

Ce n’est pas le scénario qui compte. C’est la dynamique que tu crées : un espace où tu prends un peu de pouvoir, où tu testes une posture, un ton, un regard. Et où l’autre peut réagir sans se sentir jugé ou mis à l’épreuve.

5. Observer les réactions, écouter, ajuster

Chaque personne réagit différemment. L’un peut rire nerveusement, l’autre se braquer, ou au contraire s’exciter beaucoup plus que prévu. Ce n’est pas un test que tu dois réussir. C’est une danse que vous apprenez à faire ensemble.

Sois à l’écoute de ses réponses. S’il/elle dit non, ce n’est peut-être pas définitif : peut-être qu’il/elle a besoin de comprendre, d’apprivoiser. S’il/elle dit oui timidement, rassure. Si la gêne est trop grande, reviens plus tard.

Et surtout, explique ce que toi tu ressens. "Ce que j’aimerais, c’est me sentir prise en main. Ne plus réfléchir. Me sentir désirée et dominée." Parle de toi. Pas de ce que tu veux qu’il/elle devienne: ça change tout.

6. Lui proposer une ressource externe (pas toi)

Parfois, il est plus simple de faire découvrir cet univers à travers une source neutre. Un article, une vidéo, un podcast, une fiction. Par exemple :

  • "Tiens, j’ai lu un truc là-dessus, c’est bien écrit, ça m’a parlé."

  • "Je suis tombée sur ce site, c’est intriguant. T’en penses quoi ?"

  • "Ce podcast parle de soumission psychologique. C’est fascinant."

Cela décentre le sujet : ce n’est plus « toi qui demande », c’est « une idée dans l’air ». Cela rassure, intrigue, et ouvre souvent des discussions plus détendues.

Bref tu n’as pas besoin d’avoir tout prévu. Tu n’as pas besoin d’un Donjon, d’un masque en cuir ou d’un contrat à signer. Tu as simplement le droit d’avoir envie d’explorer une autre forme d’intimité.

Avec de l’écoute, de la créativité, de la patience et un peu de courage, tu peux inviter ton/ta partenaire dans un univers nouveau, intense, profond… sans jamais le/la brusquer.

Si tu veux d'autres conseils, je suis là pour ça aussi, je suis passé par là.